Son origine est très ancienne (Antiquité), car de tout temps, les hommes ont eu besoin de communiquer à distance, qu’ils soient bergers, guerriers ou chasseurs, ces derniers obligés à traquer le gibier pour leur survie.
Des instruments de différentes formes et faits de matériaux d’alors (corne animale, conque marine, bois, ivoire, airain) virent le jour, mais n’étaient capables de ne produire qu’une seule note.
La première trompe, accordée en Do, apparaît sous Louis XIV, suivie ensuite de la « Dampierre » (1722), de la « Dauphine » (1729) et de « la Trompe d’Orléans » (1814/1818), toutes les trois accordées en Ré. La trompe métallique s’est développée grâce à la musique d’orchestre et même si auparavant cette dernière était plutôt réservée aux musiques d’église, elle apparaîtra à la chasse que vers 1680.
Par la suite, la Trompe acquière réellement ses lettres de noblesse avec la vénerie et devient vite indissociable de ce mode de chasse ; sans elle pour appuyer les chiens, le « laisser-courre » perdrait une partie de son âme.
Ce bel instrument (de la famille des cuivres) est constitué d’un tube d’embouchure,de tubes successifs enroulés sur eux-mêmes et d’un dernier tube se terminant par le pavillon dont l’intérieur est généralement de couleur noire, afin d’éviter au sonneur à cheval, d’éblouir le cavalier et sa monture, derrière lui. On distingue trois types de trompes : lourde, semi-légère et légère , principalement en fonction de l’épaisseur des feuilles de métal utilisées pour sa fabrication et qui en l’occurrence , peut lui conférer une meilleure clarté de son.
Comme pour les instruments à vents, c’est le souffle qui est la principale force pour animer la colonne d’air dans le corps de la trompe et c’est la vibration des lèvres au bord de l ‘embouchure, qui produit le son. De plus, la langue permet la prononciation des notes (vibrées) et de 2 notes liées en un son unique (vibrato intense) nait le « Tayaut » propre à la Trompe de chasse, qui donne le ton de vénerie.
C’est le Marquis de Dampierre qui écrira les premières fanfares vers 1723 et ces dernières s’enrichiront au fil du temps, d’environ 2000 œuvres qui constituent aujourd’hui, un fabuleux patrimoine musical.
La vénerie , en constante évolution au cours des siècles, a conservé 5 types de fanfares :
- * les tons d’animaux.
- * les fanfares de circonstances.
- * les fanfares de Maitres (personnes) ou d’équipage.
- * les fanfares de lieux (souvent liées à une forêt).
- * les Messes Saint-Hubert.
Il existe aussi des « bien-allés » et des « tons pour chiens », qui ne rentrent pas dans les catégories ci-dessus et qui se transmettent d’un piqueur à l’autre. Plus de 3500 fanfares sont recencées à ce jour, évoquant un lieu-dit, une personne, une famille ou un équipage.
Aujourd’hui, la Trompe connaît un bel essor. Naturelle, élégante et prestigieuse ,elle tient une place prépondérante dans de nombreuses manifestations cynégétiques , ainsi qu’à travers les traditions de la vénerie par la diversité de son répertoire. Par ailleurs de nombreux sonneurs, issus pour la plupart de pays européens se rencontrent régulièrement lors de concours ou de concerts de trompes.
Source: lestrompesbisontines.com, article de Marie Graff
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